Non à l'abrogation des décrets de 1950 pour les enseignants.

Quoted post

francoise scoccia

#553 Re: Re: Re: Re:

2014-04-12 07:04

#552: VT - Re: Re: Re:

sur ce coup aucun syndicat n'a été irréprochable...pourquoi?

1) les discussions "sur le métier" sont sur les rails depuis presque l'été 2013 (remise des documents) et ont commencé réellement depuis l'automne...il ne fallait pas être grand clerc pour voir dans quelles directions elles allaient.. (rapport de la cour des comptes, textes ministériels, "base de travail") : même avant les propositions qui ont mis le feu aux poudres sur les cpge toutes les orientations prises par le décret final étaient là..quel syndicat a tiré la sonnette d'alarme? chercher à mobiliser? informer réellement sur ce qui se passait : aucun..sauf les promoteurs réels du projet : le sgen et l'unsa qui depuis des années annoncent clairement ce qu'ils souhaitent : les 35 heures pour les profs, la fin de l'exercice "libéral" du métier, la territorialisaiton de l'éducation nationale . Le snalc, qui au final trouve le projet Peillon très bien, n'est monté au créneau que pour "défendre" les prépas, le Snes a rejoint le mouvement une fois lancé , et maintenant se livre à une désinformation systématique et à une  gestion stalinienne à l'interne (voir son dernier congrès complètement verrouillé), Sud a été dans l'attentisme et même s'il a au moins l'honnêteté de reconnaître qu'une réforme était indispensable nous assène assez tardivement qu'il ne fallait pas faire celle là..la cgt a été dans l'expectative durant tout le processus et fait le "minimum" syndical sur le sujet..quant à fO qui est maintenant vent debout contre l'abrogation, outre des arrières pensées électorales évidentes, il s'est bien gardé de mobiliser dès le début du projet, l'ensemble de la profession...

 

2) tous les syndicats savent, que sous la pression de la loi Fillon de 2005 qui de fait a refaçonné la définition du métier d'enseignant par son article L 912-1, du droit communautaire (qui a conduit notamment au décret 2000-815 dans la fonction publique d'état) et de ce dernier décret une évolution des textes était inévitable : mais celle-ci a été faite au plus mauvais moment (contexte d'austérité budgétaire, rapports de force avec le gouvernement de gôchhhhhhhhhhhhhhe très défavorable, opinion publique hostile aux fonctionnaires et aux profs par ce que "travaillée" sur le sujet depuis des décennies, recomposition syndicale dans l'air) : bref plus mauvais texte on ne pouvait trouver...rien sur la réduction du temps de travail, métier dénaturé, professeur corvéable à merci, rien sur la rémunération : alors oui mieux vallent encore devant un tel désastre les bons vieux décrets de 50. Mais il ne faut pas se leurrer ceux-ci ne sont plus les remparts qu'ils ont été...notamment tant que l'article L 912-1 du code de l'éducation n'en sera pas retranché : et cela ni la gauche et encore moins la droite ne l'ont fait et ne le feront...de fait cet article réduit à néant nos bons vieux statuts d'agrégés ou de certifiés en ce qu'ils définissaient la nature de notre "activité"...l'intégration quasi totale de son contenu dans le décret Peillon (missions liées..et complémentaires) va juste permettre à l'état patron de pouvoir exiger tout cela de nous sans nous donner un sou de plus..au contraire de ce qu'il avait du faire lorsqu'il a pondu son décret en 2005 sur les remplacements de courte durée...pris au motif de cet article L 912-1, remplacements de courte durée pour lesquels il avait tout de même du envisager de nous payer.....

 

je discute avec les collègues : de plus en plus sont conscients de ce qui se passe et des mensonges, notamment du snes, sur le sujet..

 

- mais ils n'en voient pas toutes les implications pratiques : et le cynisme du snes d'avoir obtenu que le décret ne rentre en vigueur qu'en 2015 (soit après les élections pro) est ici total (et il est assez inconscient pour le revendiquer comme une victoire)

- sont dans une espèce de fatalité qui date de loin ("on a un boulot après tout on est pas à plaindre...")

- espèrent d'autres compensations (particulièrement vrai dans les filières technologiques ou pro où beaucoup d'enseignants donnent des cours en greta en cfa ou dans le privé et arrondissent leurs fins de mois) et donc finalement se disent que l'enseignement dans le public va devenir la part "congrue" de leur investissement (ils n'ont pas anticipé en cela les effets sur leur temps de présence dans l'établissement de la rédaction du décret peillon)

- se disent que la gauche pour les enseignants c'est encore pire que la droite et attendent les prochaines élections pour se "venger".

- attendent la mise en place concrète du décret pour adopter la réaction qu'ils estimeront, individuellement, la plus pertinente : (délitement total du collectif)...notamment exiger un décompte du temps de travail effectif et son paiement...

 

voilà l'état des lieux à Strasbourg...

 

 

 

 

Réponses

gg

#554 Re: Re: Re: Re: Re:

2014-04-12 10:17:24

#553: francoise scoccia - Re: Re: Re: Re:

je vous cite "quant à FO qui est maintenant vent debout contre l'abrogation, outre des arrières pensées électorales évidentes, il s'est bien gardé de mobiliser dès le début du projet, l'ensemble de la profession..."

C'est assez malhonnête, depuis le début des négociations, FO publie, tant au niveau national que départemental, des prises de position contre les nouveaux décrets et pour le maintien des décrets de 50, c'est assez facile à vérifier. Je dirais même que le "maintien des décrets de 50" est le mot d'ordre de FO depuis des décennies. Après, FO n'a pas des centaines de militants pour se faire entendre sur le terrain, ça c'est certain...Faire le tour de tous les établissements, tenir des heures d'info syndicale, prend du temps et de l'énergie. Mais la ligne est claire et n'a pas changé, qu'il y ait des élections à la rentrée prochaine ou pas.

Les élections, justement parlons-en, ce sont les résultats de ces élections qui déterminent les sièges des organisations syndicales en CTM, ce sont les dernières élections qui ont donné quatre sièges à l'UNSA, et 7 à la FSU. Si FO, SUD, CGT avaient eu chacun plus d'un siège, le résultat du vote (5 pour, 4 contre, 6 abstentions) n'aurait pas été le même.

Ce sont ces résultats aux élections qui déterminent les moyens accordés aux organisations syndicales en terme de décharges syndicales, alors si au lieu d'avoir 3 militants déchargés de quelques heures de service par semaine par département (au mieux), FO en avait une dizaine, oui, FO pourrait, davantage encore, informer, mobiliser.

Dernier point, pour négocier face au ministère, il faut être en position de force, pouvoir prouver qu'on représente une majorité de la profession, qu'on a du monde derrière nous et qu'on ne représente pas une poignée d'illuminés. Or, avec en gros, 10% de voix aux élections, FO n'est pas (encore) en position de force....

 

 

VT

#571 Re: Re: Re: Re: Re:

2014-04-20 11:01:55

#553: francoise scoccia - Re: Re: Re: Re:

Je comprends toute méfiance à l'égard des syndicats, dans la situation où nous nous trouvons. Il n'est plus question de blanc-seing, pour qui que ce soit: des limites ont été franchies dès lors que certains syndicats ont encouragé et accepté la démolition du statut des professeurs fondé sur les décrets de 1950, et qu'ils continuent à entretenir la désinformation à ce sujet (le SNES et le SNALC continuent dans l'enfumage, alors que les objectifs du SGEN et de l'UNSA, qui nous sont extrêmement défavorables, à mon avis, avaient au moins été clairement annoncés par leurs directions).

Néanmoins, je pense qu'il n'y a pas d'unité entre FO et les autres sur les questions qui nous occupent. L'attitude du SNES, du SGEN, de l'UNSA, du SNALC, ressort de leurs comportements au CTM de mars dernier et dans les négociations de novembre-décembre dernier (les procédés du SNES jouant sur l'abstention au CTM ne devraient tromper que les naïfs). L'attitude de la CGT et de Sud n'est pas claire, et pour ce qui concerne les classes prépas le mot est faible, car ces deux syndicats y sont à mon avis opposés.

Je pense qu'il nous faut renforcer FO, qui a défendu sans ambiguïté les décrets de 1950, et cela dans la mesure de ses moyens qui sont modestes, ou qui le sont encore. Mais justement, nous devons faire le nécessaire pour changer les rapports de force grâce aux élections professionnelles, ne serait-ce que pour limiter le pouvoir des syndicats les plus destructeurs, ce qui, cela soit dit à l'intention des plus méfiants d'entre nous, n'implique même pas d'adhésion profonde aux thèses de FO. Attention notamment aux heures de décharge syndicale attribuées en fonction de ces élections professionnelles: il serait bon qu'elles ne bénéficient pas à des syndicalistes qui s'emploient à nous démolir. On peut le dire de deux manières: ou bien on cherchera à limiter l'influence des "godillots" aux ordres d'un syndicat dont la ligne nous dessert, le SNES, ou bien on cherchera à renforcer l'influence d'un autre syndicat, FO, où peut-être les syndicalistes pourraient apparaître comme tout aussi soumis à l'organisation dont ils dépendent pour leurs décharges, mais dont la ligne générale nous convient telle qu'elle est actuellement définie.

Par ailleurs, chère Françoise Scoccia, vous mentionnez parmi les attitudes de vos collègues qui ne peuvent ou ne veulent se mobiliser utilement, l'intention de "se venger " dans les urnes contre le Parti Socialiste. En écartant tout vocabulaire péjoratif à ce sujet, je recommanderais pour ma part, et très vivement, la sanction électorale: en démocratie, si nous n'avons plus rien d'autre que le pouvoir de chasser les dirigeants, il faudra bien nous en servir, et notamment parce que l'un des plus graves reproches que nous avons à adresser à ces dirigeants est de se comporter en électoralistes de bas étage, ne se souciant que de la défense de leurs précieux sièges et quitte à trahir tous leurs principes.

visiteur

#578 Re: Re: Re: Re: Re:

2014-04-23 09:54:25

#553: francoise scoccia - Re: Re: Re: Re:

Bien d'accord sur nombre de points en ce qui concerne l'orientation des différentes directions syndicales.

Voici un extrait de ce qu'on peut lire sur le site  http://69.emancipation.fr/

 

Comité Technique du 27 mars : de quoi Peillon s’est-il félicité ?

Est-il possible, ainsi que l’affirment les directions syndicales de porter les revendications des personnels dans de telles instances ? À l’évidence non, car l’existence de ces instances est totalement liée à l’offensive qui, loi après loi, mesure après mesure, vise à la dislocation des garanties statutaires. La défense des personnels ne peut être assurée que sur le terrain de l’indépendance syndicale. Cette perte drastique d’indépendance, Peillon l’a bien perçue, et l’on comprend mieux pourquoi, le 27 mars 2014, il s’est à nouveau félicité de la participation active des syndicats aux concertations, tout en rappelant que ces concertations durent depuis juillet 2012 : “L’ensemble des organisations syndicales enseignantes a été étroitement associé à l’élaboration de ces évolutions majeures.”

En effet, toutes les directions syndicales, celles qui ont voté « contre », comme celles qui ont voté “pour” ou “abstention”, ont participé à toutes les concertations de juillet 2012 au CTM du 27 mars 2014. Toutes ont présenté des amendements (47 en tout ; 24 adoptés parfois à l’unanimité). Or, rien n’oblige l’administration à les intégrer : elle n’en a retenu que deux (mineurs). Cette procédure d’amendement n’a donc qu’un seul effet : légitimer le projet gouvernemental et permettre à Peillon (ou son successeur) de poursuivre, alors que ce projet a été qualifié de “ni négociable, ni amendable” par les enseignants mobilisés.

De fait, ces amendements s’inscrivent dans le cadre d’un projet de décret qui liquide les décrets de 1950 définissant les “obligations de service” en 15/18h d’enseignement disciplinaires hebdomadaires au profit d’une redéfinition du métier en “missions” (dans le cadre d’un processus de soumission aux pouvoirs locaux et d’annualisation).

On ne peut organiser le combat pour le “retrait” pur et simple de ce projet de décret, si on accepte le cadre des ces concertations et si on s’inscrit dans un processus d’amendements sur ce même texte.

Cette collaboration à la politique du ministre se double aujourd’hui d’une campagne de division : la direction du SNES justifie sa position en disant “s’appuyer sur la profession” ; celle de FO dénonce le vote du SNES-FSU. Alors que la direction de FO, comme les autres directions syndicales, a participé aux instances de concertation, proposé des amendements, et annonce sa participation à la poursuite du “dialogue social”. En effet, après la publication du décret, les concertations doivent se poursuivre sur les circulaires d’application...

Et maintenant ? Alors que Peillon est parti, la question n’est pas d’ouvrir de nouvelles concertations avec le nouveau ministre, mais d’exiger le “retrait du projet de décret Peillon sur les statuts”, la non publication de ce projet. De même, il faut mettre en avant l’exigence d’abrogation du décret sur les rythmes scolaires contre lesquels les enseignants se sont mobilisés. Et donc refuser de participer aux nouvelles “concentrations”

Combattre en défense des statuts, pour le retrait du projet de décret Peillon, implique la rupture immédiate du “dialogue social”, des “concertations”.