Non à l'abrogation des décrets de 1950 pour les enseignants.

Quoted post

VT

#552 Re: Re: Re:

2014-04-11 12:06

#549: Tartempion - Re: Re:

Le problème est que le mépris ne sert à rien dans cette lutte, s'il s'adresse à vos semblables (mal gré que vous en ayez), car il ne les entraîne pas dans l'action.

Or ces gens qui vous déçoivent risquent fort de nous entraîner par le fond, et tel est le problème sérieux. Nos émotions, les vôtres, les miennes, n'ont aucun intérêt au regard du but que nous atteindrons ou non.

En démocratie, il reste à les convaincre d'agir avec nous: seuls demeure la rationalité des arguments, et l'efficacité des organisations collectives. Pour le moment FO, que je ne vais pas tarder à rejoindre, est très disponible, et cela sur des bases principiellement irréprochables pour le conflit qui nous occupe.

Réponses

francoise scoccia

#553 Re: Re: Re: Re:

2014-04-12 07:04:32

#552: VT - Re: Re: Re:

sur ce coup aucun syndicat n'a été irréprochable...pourquoi?

1) les discussions "sur le métier" sont sur les rails depuis presque l'été 2013 (remise des documents) et ont commencé réellement depuis l'automne...il ne fallait pas être grand clerc pour voir dans quelles directions elles allaient.. (rapport de la cour des comptes, textes ministériels, "base de travail") : même avant les propositions qui ont mis le feu aux poudres sur les cpge toutes les orientations prises par le décret final étaient là..quel syndicat a tiré la sonnette d'alarme? chercher à mobiliser? informer réellement sur ce qui se passait : aucun..sauf les promoteurs réels du projet : le sgen et l'unsa qui depuis des années annoncent clairement ce qu'ils souhaitent : les 35 heures pour les profs, la fin de l'exercice "libéral" du métier, la territorialisaiton de l'éducation nationale . Le snalc, qui au final trouve le projet Peillon très bien, n'est monté au créneau que pour "défendre" les prépas, le Snes a rejoint le mouvement une fois lancé , et maintenant se livre à une désinformation systématique et à une  gestion stalinienne à l'interne (voir son dernier congrès complètement verrouillé), Sud a été dans l'attentisme et même s'il a au moins l'honnêteté de reconnaître qu'une réforme était indispensable nous assène assez tardivement qu'il ne fallait pas faire celle là..la cgt a été dans l'expectative durant tout le processus et fait le "minimum" syndical sur le sujet..quant à fO qui est maintenant vent debout contre l'abrogation, outre des arrières pensées électorales évidentes, il s'est bien gardé de mobiliser dès le début du projet, l'ensemble de la profession...

 

2) tous les syndicats savent, que sous la pression de la loi Fillon de 2005 qui de fait a refaçonné la définition du métier d'enseignant par son article L 912-1, du droit communautaire (qui a conduit notamment au décret 2000-815 dans la fonction publique d'état) et de ce dernier décret une évolution des textes était inévitable : mais celle-ci a été faite au plus mauvais moment (contexte d'austérité budgétaire, rapports de force avec le gouvernement de gôchhhhhhhhhhhhhhe très défavorable, opinion publique hostile aux fonctionnaires et aux profs par ce que "travaillée" sur le sujet depuis des décennies, recomposition syndicale dans l'air) : bref plus mauvais texte on ne pouvait trouver...rien sur la réduction du temps de travail, métier dénaturé, professeur corvéable à merci, rien sur la rémunération : alors oui mieux vallent encore devant un tel désastre les bons vieux décrets de 50. Mais il ne faut pas se leurrer ceux-ci ne sont plus les remparts qu'ils ont été...notamment tant que l'article L 912-1 du code de l'éducation n'en sera pas retranché : et cela ni la gauche et encore moins la droite ne l'ont fait et ne le feront...de fait cet article réduit à néant nos bons vieux statuts d'agrégés ou de certifiés en ce qu'ils définissaient la nature de notre "activité"...l'intégration quasi totale de son contenu dans le décret Peillon (missions liées..et complémentaires) va juste permettre à l'état patron de pouvoir exiger tout cela de nous sans nous donner un sou de plus..au contraire de ce qu'il avait du faire lorsqu'il a pondu son décret en 2005 sur les remplacements de courte durée...pris au motif de cet article L 912-1, remplacements de courte durée pour lesquels il avait tout de même du envisager de nous payer.....

 

je discute avec les collègues : de plus en plus sont conscients de ce qui se passe et des mensonges, notamment du snes, sur le sujet..

 

- mais ils n'en voient pas toutes les implications pratiques : et le cynisme du snes d'avoir obtenu que le décret ne rentre en vigueur qu'en 2015 (soit après les élections pro) est ici total (et il est assez inconscient pour le revendiquer comme une victoire)

- sont dans une espèce de fatalité qui date de loin ("on a un boulot après tout on est pas à plaindre...")

- espèrent d'autres compensations (particulièrement vrai dans les filières technologiques ou pro où beaucoup d'enseignants donnent des cours en greta en cfa ou dans le privé et arrondissent leurs fins de mois) et donc finalement se disent que l'enseignement dans le public va devenir la part "congrue" de leur investissement (ils n'ont pas anticipé en cela les effets sur leur temps de présence dans l'établissement de la rédaction du décret peillon)

- se disent que la gauche pour les enseignants c'est encore pire que la droite et attendent les prochaines élections pour se "venger".

- attendent la mise en place concrète du décret pour adopter la réaction qu'ils estimeront, individuellement, la plus pertinente : (délitement total du collectif)...notamment exiger un décompte du temps de travail effectif et son paiement...

 

voilà l'état des lieux à Strasbourg...