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2012-03-19 16:41

Etalement urbain et artificialisation des sols en France

L’artificialisation des sols et l’urbanisation sont généralement perçues comme une tendance à combattre. Il n’en a pourtant pas été toujours ainsi : la perception a évolué drastiquement depuis la période moyenâgeuse, où la ville était considérée comme le lieu de civilisation apportant de surcroît une réelle sécurité à ses habitants, jusqu’au XIXème siècle où ont émergé les théories hygiénistes des bienfaits de la nature par opposition à l’insalubrité et à l’insécurité des villes.

Aujourd’hui, nombreux sont les nostalgiques de la ville-centre compacte du Moyen Age, fustigeant les banlieues-dortoirs et les barres HLM nées des Trente Glorieuses. Il est vrai qu’aujourd’hui, le milieu urbain regroupe déjà plus de la moitié de la population mondiale, consomme environ 75 % des ressources énergétiques et génère près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Or la zone urbaine gagne encore du terrain, principalement au détriment des zones agricoles, contribuant à détériorer l’empreinte écologique des régions. Ainsi, d’après l’Institut français de l’environnement, ce sont en France, 600 km2 qui sont artificialisés par an, soit l’équivalent d’un département français tous les dix ans. Et la progression des surfaces artificialisées est 4 fois plus rapide que la croissance démographique. Ce sont ces phénomènes, dits d’étalement urbain et d’artificialisation des sols qui font l’objet de cette présentation.

Il est à noter que ces sujets se posent avec encore davantage d’acuité pour les pays en développement (PED), puisque 90% de la croissance urbaine mondiale prend désormais place dans les PED et que 2 milliards de personnes viendront grossir les villes du monde (Banque Mondiale, 2009). D’ici 2030, il faudra, pour faire face à la demande, avoir construit 400 000 km2 de villes supplémentaires, soit l’équivalent de la zone urbaine mondiale de 2000 (source Banque Mondiale rapport Eco2 Cities) !

Mais la ville est aussi, par essence-même, le lieu favorisant les échanges et les interactions entre les individus, et partant, le progrès, la culture, le développement. La ville est également, par construction, orientée vers l’économie de surface et de moyens ; elle peut donc, au contraire, participer de l’effort de protection de l’environnement naturel. En conséquence, le sujet, au fond, n’est pas d’être pour ou contre la ville, l’urbanisation, l’artificialisation des espaces. Les déterminants de la demande s’imposant aux aménageurs (population et nombre de ménages croissants, croissance économique…), il s’agit en réalité de déterminer quelles sont les formes urbaines les plus efficaces et les plus souhaitables pour répondre à cette demande, et partant, quels rythmes d’artificialisation et d’étalement urbain peuvent être acceptés.

Ainsi, le sujet de l’étalement urbain n’est qu’une composante du concept, beaucoup plus global et complexe à appréhender, de la construction de villes durables : comment inventer la ville de demain, qui sera tout à la fois sobre en consommation d’énergie, économe en consommation d’espace, mais aussi respectueuse des aspirations de ses habitants et garante des cultures et civilisations qui l’ont fait naître ? La construction de la ville, en particulier son implantation, n’est que l’expression collective de décisions humaines individuelles : l’étalement urbain, dont un des moteurs reste l’aspiration des ménages pour une vie au grand air, le montre bien. C’est la raison pour laquelle la ville durable, ce devra être une ville « souhaitable, désirable et soutenable ».