Sauvons la Forêt de Taillard

Le bilan mensuel RTE de novembre 2016 est paru, il confirme les tendances perceptibles dans celui d' octobre en les accentuant fortement...

Une consommation brute qui augmente par rapport à novembre 2015 : elle est en hausse de 8%, liée à des conditions météorologiques plutôt défavorables, avec des températures plus froides que l' an passé. Cependant, la tendance corrigée des variations saisonnières montre une assez grande stabilité...

Des chiffres de production contrastés : 

- Malgré l' indisponibilité de plusieurs réacteurs, le nucléaire a continué à fournir 68,4% de notre production, mais c' est une baisse par rapport à novembre 2015, avec 4,5 Twh de production en moins.

- Cette baisse du nucléaire a été compensée par l' électricité thermique classique, qui a fourni 2,2 Twh de plus, un niveau de production inégalé depuis plusieurs années, en croissance de 30% par rapport à novembre 2015, mais au prix d' une émission de CO2 elle-même exceptionnelle, environ 100 grammes/Kwh !!! Sans omettre les particules émises par quelques centrales charbon ou fuel qui tourne encore...

- L' hydraulique a repris une production plus importante qu' en octobre, mais aussi supérieure à celle de novembre 2015, grâce à une meilleure pluviométrie, mais aussi parce qu' on a tiré sur nos réservoirs...

- Côté EnR, le bilan n' est pas brillant : RTE tente de faire illusion en mettant en valeur les chiffres les plus positifs, comme une couverture de 17,8% de notre consommation le dimanche 20/11 à 5 heures, mais ce n' est là qu' un pic isolé, un jour et à une heure de faible demande, avec une électricité à 25 euros/Mwh pour le prix de gros ; inversement, silence radio sur les 3% de notre consommation, le lundi 7/11 à 18 heures, alors que la demande est très forte, et que le Mwh est au plus haut, à 874 euros !!! Là, l' éolien brille par son absence... Quand au facteur de charge moyen proche de 30% (plutôt 28% en fait), cela n' est pas une performance à cette période de l' année. La production éolienne de ce mois de novembre 2016 est en réalité en recul de 10% par rapport à novembre 2015, alors que le parc installé a augmenté de 10% : POUR MOI, C' EST UN RECUL GLOBAL D' ENVIRON 20%, N' EN DEPLAISE AUX LAUDATEURS D' EOLE !!! Ajoutons à cela un solaire qui recule aussi, et des bioénergies à peu près stables, le panorama sera complet.

Les conséquences, sur les exportations et sur les prix de gros :

Du côté de notre balance commerciale électrique, c' est la "Berezina" ! Le solde net (différence export/import), s' est effondré de 92% : en novembre 2015, nous exportions 5 738 Gwh vers nos voisins, et en ce novembre 2016, seulement 413 Gwh !!! Nous avons été contraints de couvrir une part de notre consommation par des importations de plus en plus importantes achetées à nos voisins, surtout allemands, mais aussi espagnols, voire britanniques, le plus souvent de l' électricité thermique noire bien plus que verte !

Cela a évidemment un coût très lourd, car les cours de l' électricité sur les marchés EPEX-Spot ont continué à grimper, même les prix allemands, pourtant plus bas que ceux de nos autres voisins. Ainsi, le prix français moyen de novembre est de 65,14 euros du Mwh, contre 55,14 en octobre, et 41,7 en novembre 2015... Ce sont des millions d' euros en moins dans les caisses de la France et dans celles d' EDF. Il est vrai que dans le même temps, le différentiel prix de gros / CSPE par Mwh a diminué, mais EDF continue à perdre de l' argent en revendant une électricité payée cher à un prix de 42 euros/Mwh, prix ARENH oblige...

CONCLUSION : Des EnR intermittentes toujours aussi inefficaces pour répondre à nos besoins, et pour nous permettre de faire baisser nos émissions de CO2/particules...