Non à la modification du PLU d'ALBA LA ROMAINE


Visiteur

/ #304 La désillusion du périurbain - James Howard Kunstler

2012-03-19 19:05

La désillusion du périurbain

Le marketing des espaces périurbains contemporains est devenu si abstrait. C’est un secret de polichinelle qu’aucun de ces endroits ne sont de vrais lieux, ce ne sont pas de vraies communautés qui ont un quelconque réseau social ou économique, ce ne sont que des dortoirs, dans le sens le plus froid.

Donc leur marketing est strictement abstrait et sentimental. Les lotissements sont toujours nommés d’après ce qu’ils détruisent. Si cela s’appelle « Clairière des écureuils », cela veut dire que tous les écureuils ont été exterminés. Si c’est « La chênée », il n’y a plus de chênes.

Même les gens qui y vivent trouvent cela assez facile de les ridiculiser. Cela vous dit quelque chose sur la réelle conscience profonde de base de son échec. Cela n’a pas offert ce que ça avait promis, ce n’est vraiment pas de la vraie vie à la campagne. C’est une sorte de moquerie de l’idée de vivre à la campagne.

Dans tous les cas, l’idée périurbaine telle qu’elle a été connue à la fin du 20ème siècle arrive vraiment à une fin. Les lotissements résidentiels n’ont pas de très bonnes perspectives pour être réhabilités. Parce que l’on ne peut pas rapprocher plus les maisons, cela n’aurait pas de sens.

La plupart des idées optimistes à propos de la réhabilitation des espaces périurbains tournent autour de la reconversion des centres commerciaux en lieux multifonctions où les gens peuvent vivre, travailler, acheter des biens. En d’autres mots, transformer des lieux d’usage unique en vrais villages urbains.

Les quartiers périurbains qui ont été construits après les années 60, ceux qui sont vraiment au-delà du cercle intérieur de la ville, vont produire des dysfonctionnements assez profonds. On va peut-être voir plus d’une famille vivant dans la même maison, faire pousser des légumes sur ce qui était le gazon.

Je pense qu’ils seront en fait les bidonvilles du futur.

James Howard Kunstler

Interview tirée du documentaire « THE END OF SUBURBIA: Oil Depletion and the Collapse of The American Dream »