Sauvons la Forêt de Taillard


Visiteur

/ #2338

2016-07-12 17:46

Oui, les énergies renouvelables pourraient créer 1 million d’emplois

Un rapport de l’Ademe démontre que le choix du 100% renouvelable ferait bondir notre PIB dans les trois décennies à venir. Publié le 12 juillet 2016 à 10h57

Et si la transition énergétique – notion ô combien nébuleuse et technique de prime abord – était une chance pour relancer l’économie française ? C’est ce que défend un très sérieux rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), une agence qui officie pour l’Etat. L’Ademe y dessine plusieurs scénarios pour 2050, dans lesquels la France abandonne tout ou presque les énergies d’aujourd’hui (notamment le nucléaire, soit trois quarts du bouquet électrique français) pour se consacrer aux énergies renouvelables - surtout éolien, solaire et hydroélectricité. Et alors ? Eh bien, c’est une aubaine pour l’environnement et pour l’économie française ! Précisons d'abord que ce scénario n'a rien de fantaisiste : il a été déjà été l’objet d’un rapport de l’Ademe l’année dernière, montrant qu'il est très plausible. En l'occurrence, le rapport avait été suivi d’une polémique parce que le ministère de l’Ecologie avait eu la très forte tentation de l’enterrer pour ne pas avoir l’air "petit bras" avec une Loi de transition énergétique qui ne visait "que" 50% d’énergie nucléaire en 2025.   Mais que se passerait-il si la France était vraiment ambitieuse et visait 80, voire 100% de renouvelable ? Gaël Callonnec, responsable de la modélisation macro-économique à l’Ademe, explique :  "Ce choix pourrait conduire à un niveau de PIB supérieur de 3,6 % à 3,9 % en 2050 par rapport à la trajectoire économique tendancielle [si l'on continue tout avec les choix d'aujourd'hui, NDLR]." En clair, cela signifie que si la France poursuit les choix énergétiques d’aujourd’hui, les richesses créées en 2050 seront inférieures de 3,6 à 3,9% que si elle misait sur les énergies renouvelables. Presque quatre points, c’est énorme ! Rappelons que la croissance 2015 de la France, c’était 1,1% du PIB... Naturellement, ce choix a un coût, estimé par l’Ademe à 1.056 milliards d’euros sur la période 2016-2050. Ce qui, par an, représente la bagatelle de… 31 milliards. Gaël Callonnec nuance :  "Ce chiffre peut sembler important, mais il ne représente qu’une hausse de 7% des investissements prévus. Et l’Etat n’en prendrait qu’une part minime, de l’ordre de 4 à 5 milliards par an. Le reste serait effectué par les opérateurs privés, comme les grands énergéticiens. Le rôle de l’Etat est surtout de mettre en place les politiques qui permettent le déploiement de ces investissements."

La vie en rose

L’Ademe estime que cette politique aurait une traduction très concrète : entre 800 et 900.000 emplois crées en France. Quelques secteurs seraient certes impactés négativement : le nucléaire, les centrales à charbon et l’automobile, forcément. Mais ce serait une très bonne nouvelle pour le secteur des services, notamment : + 650.000 emplois estimés ! Et la balance commerciale française - le rapport entre les importations et les exportations – verrait, elle aussi, la vie en rose  : +2,5% de croissance alors qu’elle est actuellement déficitaire (c’est-à-dire qu’on importe plus qu’on exporte). Gaël Callonnec : "Les énergies renouvelables sont presque uniquement produites sur le territoire et pourraient remplacer les hydrocarbures importés." Sans parler de l’uranium, le combustible des centrales nucléaires, lui aussi importé.

Volonté politique

Evidemment, une question se pose : combien cela va coûter au consommateur d’énergie, cette histoire ? Plus cher que l’électricité actuelle, reconnaît l’Ademe, et pourtant, le consommateur déboursera beaucoup moins – une trentaine de milliards en 2050 contre presque 70 aujourd’hui. Comment expliquer ce paradoxe ? C’est que dans son scénario, l’Ademe imagine que tous les bâtiments seront très bien isolés, donc que les gaspillages d’énergie seront réduits à néant. D’où une chute vertigineuse des dépenses de chacun. Trop beau pour être vrai ? En tout cas, une chose est certaine : rien ne sera possible sans une forte, une très forte volonté politique. Rêvons un peu. Et si les candidats à la présidentielle s’emparaient du sujet... pour une fois ?




Publicité payante

Nous ferons la promotion de cette pétition auprès de 3000 personnes.

Apprendre encore plus...