Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2191 COMMENTAIRES SUR LE BILAN ELECTRIQUE DE LA REGION AURA, 2015, PUBLIE PAR RTE... (suite)

2016-04-20 09:08

Correction du texte publié hier :

A la suite d' une réflexion et de vérification de données sur "éco2mix" de RTE, je suis amené à corriger certains jugements émis hier, le bilan régional 2015 de RTE s' avérant inexact :

J' avais écrit que 42% seulement de la puissance de production installée en région était mobilisée pour la pointe de consommation la plus élevée de l' année, en septembre 2015... Mes vérifications m' amènent à modifier ce passage : mon calcul de 42% est exact par rapport à une pointe de consommation régionale ne tenant pas compte des exportations vers le reste de la France ou les pays voisins. Mes recherches m' ont permis de trouver le 4 février 2015 à 19 heures 15 (et non en septembre), une pointe de production de 22 090 MW de puissance appelée, pour une consommation régionale de 12 199 MW, donc plus élevée que le chiffre donné par le rapport RTE qui s' avère inexact.

Cette pointe de production a donc mobilisé 80,46% de la puissance installée totale, utile à 44,44% à la région, les 36% restants étant mobilisés pour les exportations vers les autres régions et les pays voisins. La couverture détaillée de cette pointe de production montre qu' elle a été couverte à 62% par le nucléaire, fonctionnant à 99,8% de sa capacité totale, et à 34% par l' hydraulique, mobilisé à 65% de sa capacité, il y avait donc encore de la marge... Pour le reste, 3% de thermique conventionnel, et 1% d' éolien, c' est à dire presque rien faute de vent. 

On peut donc en conclure que dans un appel de consommation de pointe, nos moyens sont amplement suffisants pour répondre à la demande, d' abord régionale, et largement extérieure à la région. En termes de mobilisation, c' est le nucléaire qui s' est montré le plus efficace, aucun réacteur n' étant alors en maintenance ; mais l' hydraulique aurait tout à fait pu apporter une production supplémentaire si cela avait été utile. Quand aux EnR intermittentes, ce qui frappe, c' est leur quasi absence, pas de solaire à cette heure, et presque pas de vent...

LA PRODUCTION ELECTRIQUE RENOUVELABLE REPOSE ESSENTIELLEMENT SUR L' HYDRAULIQUE :

Au total, la production électrique de notre région AURA atteint 38,5% de notre consommation régionale, ce qui atteint presque les objectifs EnR pour 2030, fixés à 40%... Nous sommes ainsi la région la plus performante en termes de production EnR/notre consommation.

Si on analyse par rapport à la production et non plus la consommation, les EnR fournissent 23,6% de la production totale, laquelle est assurée à 75% par le nucléaire. Dans le détail, la production hydroélectrique reste le maillon fort de nos EnR, avec 21,6% de la production toale d' électricité de la région, soit 26 181 GWh. Cette production est pourtant en recul assez net de 9,3% par rapport à 2014, et plus encore par rapport à 2013, faute de pluviométrie suffisante. La puissance hydraulique régionale installée est la première de France, 46% de la capacité nationale.

Pour les autres EnR, les chiffres de production restent dérisoires : les bioénergies ont fourni 834 GWh, soit 0,69% de la production électrique régionale, le solaire 785 GWh, et l' éolien 799 GWh (l' un et l' autre 0,66%). Pour autant, leurs chiffres de production sont en hausse, surtout du fait de la croissance de la puissance installée, et accessoirement d' un bon ensoleillement pour le PV et de vents plutôt favorables à la production éolienne. Pour les bioénergies, c' est une croissance de 14% de la puissance raccordée. Au total, les EnR intermittentes restent donc marginales dans la région AURA, qui n' est pas favorable en termes de vent et d' ensoleillement, comparativement à d' autres régions. Mais c' est surtout l' extrême variabilité de leur production qui pose problème : ainsi, le facteur de charge de l' éolien a varié de 83,8% au maximum à presque rien, pour un facteur moyen de 23,3%, inférieur à la moyenne nationale...

La variabilité des intermittents pèse sur les infrastructures : le rapport RTE éclaire de ce point de vue les investissements mis en place dans les infrastructures de transport et de distribution de l' électricité au plan régional, avec des chiffres éloquents. Comme nous sommes en situation de surproduction avérée, il est logique de chercher à vendre plus d' électricité, aux exportations vers les pays voisins. Ainsi le plus lourd des investissements entrepris consiste à créér une ligne souterraine de 225 000 volts entre la France et l' Italie, qui devrait doubler la capacité d' échange entre les deux pays : pour la part française des 95 km de ligne, cela coûtera 500 millions d' euros, pour des travaux débutés en mars 2015 et qui devraient s' achever vers 2018. Cette ligne ne concerne pas que de l' électricité dite "renouvelable", mais les variations de production des intermittentes la rendent indispensable. Le second volet de travaux, commencés eux-aussi, concernent une autre ligne 225 000 volts, à moderniser et reconstruire, en aérien cette fois-ci, entre Le Puy en Velay et Saint-Etienne, dite ligne des "deux Loires" : cela coûtera 132 millions d' euros pour 87 km (comparer avec la ligne Savoie-Italie). L' inauguration est prévue pour 2017 : cette ligne touchera le territoire de la CCMP sur le nord des communes de Saint-Genest-Malifaux et Planfoy. Bien sûr, elle aussi ne se justifie pas que pour les énergies intermittentes, mais ces dernières renforcent sa nécessité, surtout avec la montée de l' éolien en Auvergne.

Enfin il y a des investissements liés plus directement à l' insertion des EnR sur les réseaux : selon les indications de RTE, ces investissements de "renforcement de la capacité d' accueil" des EnR se composent de construction de postes de transformation et de construction/renforcement de lignes HT, surtout en Auvergne, dans les secteurs de Brioude, Saint-Flour, Aurillac et de la montagne Bourbonnaise (Allier). Voilà des coûts qui sont bien réels, et qui pèseront sur les budgets, de RTE d' abord, mais aussi des collectivités intervenantes, la Région entre-autres.

 




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