Sauvons la Forêt de Taillard

Les points sur les ï

/ #2170 SEGOLENE, LA FEUILLE DE ROUTE DES ENR ET LE SYNDROME PICTO-CHARENTAIS...

2016-04-10 08:16

Notre Ministre de l' Environnement et de l' Energie, Ségolène ROYAL a finalisé la feuille de route du gouvernement pour les énergies renouvelables, selon "Le Figaro/Economie" de ce 6 avril 2016.

"Le document est prêt, je l' ai signé ce matin"...

Le projet d' Arrêté fixe notamment des objectifs de capacité de production : ainsi, 14 300 MW d' éolien terrestre pour 2018, puis une fourchette de 21 800 à 23 300 MW en 2023; pour le solaire, l' objectif intermédiaire est de 10 200 MW, porté pour 2023 à 20 200 MW, presqu' autant que l' éolien ; pour l' éolien en mer, les ambitions sont revues à la baisse, 500 MW en 2018, puis 3000 MW cinq ans plus tard, soit moitié moins que les objectifs antérieurs.

Le texte a été transmis au CSE (Conseil Supérieur de l' Energie présidé par François BROTTES) qui doit rendre un avis d' ici fin avril, avant une publication au Journal Officiel en mai (?).

L' enjeu est de planifier la montée en puissance des EnR, qui doivent couvrir 40% de la production électrique en 2030, organiser la baisse de la consommation des fossiles, et réduire à 50% la part à l' horizon 2025 du nucléaire dans la production de courant, contre 75% actuellement...

Questions et critiques :

Outre les problèmes de fond posés par l' intermittence et non-évoqués dans le texte gouvernemental, on peut relever aussi que rien ne vient étayer sérieusement une politique de réduction de la consommation thermique carbonée, en dehors de la production électrique elle-même (quid des transports, des usages industriels, du chauffage ?). Or on sait que pour la production électrique, on a ouvert ces dernières années plusieurs unités de production thermique à gaz, et il y en a encore qui sont programmées : elles sont d' ailleurs toujours aussi indispensables pour équilibrer la production/consommation électrique lorsque les intermittents ne produisent pas, faute de vent et de soleil ! Il est vrai que Ségolène compte sans doute toujours sur sa "chère voiture électrique" pour tout résoudre !

D' autre part, ce texte avoue laisser en suspens la question de la programmation de la réduction de l' énergie nucléaire : il y a là une incohérence manifeste, car dans le domaine de la programmation de la production électrique, tout se tient, on ne peut pas traiter le sujet à moitié en refusant de trancher, pour certains aspects. La vérité, c' est que la question était politiquement trop brûlante, il ne fallait pas décevoir les "verts" gouvernementaux ou EELV, non plus que les pro-nucléaires, socialo-industrialistes ou syndicalistes... Mais en retour, il y a un risque considérable, à ne rien vouloir trancher, on ira vers une sur-capacité de production électrique encore plus manifeste qu' aujourd' hui, avec des unités qui devront produire très en-deçà de leur puissance, donc perdre de l' argent. Et en attendant que la Ministre tranche, si elle tranche un jour, EDF continuera à perdre de l' argent, sera incapable de sécuriser ses centrales nucléaires, dont on ne sait si elles doivent fermer ou continuer à tourner. Et les consommateurs continueront à payer une CSPE croissante, et à courrir des risques faute de centrales nucléaires sécurisées !!!

La marque manifeste d' une gestion incohérente, ou l' envers du "laboratoire picto-charentais" de Ségolène...

Mais, au fond, faut-il réellement s' étonner de cette gestion hasardeuse du dossier énergétique par la Ministre, lorsqu' on se penche sur ses antériorités de Présidente de l' ex-région Poitou-Charente ? (de 2004 à 2014)

En effet, pendant dix ans, cette région a été à la fois son laboratoire expérimental et sa carte de visite pour de futures conquêtes politiques, lesquelles ont fait long feu... Mais depuis un mois et demi, le bilan régional de la Ministre apparaît sous un nouveau jour, et le moins que l' on puisse dire, c'est que le succès apparent de ses politiques publiques recouvrait des "dérives financières" pour le moins risquées : et ce ne sont pas les adversaires politiques de Ségolène ROYAL qui ont soulevé le lièvre, mais bel et bien ceux de son camp, savoir le Président socialiste de la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Alain ROUSSET, qui aura à éponger l' ardoise laissée par la Ministre.

Et cette ardoise n' est pas anodine, puisqu' il s' agit de 1 483 factures impayées pour un montant de 132 millions d' euros, ce qui représente 20% du budget annuel de Poitou-Charente, et en outre d' une centaine de millions d' euros d' emprunts potentiellement toxiques... Selon Alain ROUSSET, la région aurait été virtuellement en cessation de paiement si la fusion n' était pas intervenue, le "volontarisme" de la Présidente ayant largement dépassé les capacités de financement d' une collectivité territoriale qui pratiquait de plus en plus le report des dépenses sur l' exercice budgétaire suivant, ce qui s' apparente à de la cavalerie financière qui fut d' ailleurs condamnée par un rapport de la Chambre Régionale des Comptes pour la période 2005-2010. C' est en grande partie le résultat de la politique ségoléniste d' investissements massifs réalisés régionalement dans l' économie verte, EnR ou véhicules électriques, et qui se sont finalement souvent soldés par des échecs.

Lorsqu' on évalue le bilan picto-charentais de la Ministre, on peut légitimement s' interroger sur la cohérence de sa politique énergétique nationale : il s' agit d' une politique de "vitrine", dans laquelle on ne cherche qu' à faire plaisir à tous ses amis, où la vision globale d' avenir est absente, et le calcul de coût économique laissé à l' errance, comme en Poitou-Charente. Mais gare aux lendemains qui déchantent !!!




Publicité payante

Nous ferons la promotion de cette pétition auprès de 3000 personnes.

Apprendre encore plus...