Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2115 L' EFFONDREMENT DES PRIX DE GROS DE L' ELECTRICITE S' ACCENTUE :

2016-03-23 17:28

Publication du rapport mensuel de RTE il y a deux jours :

Ce rapport mensuel de février 2016 fait ressortir un prix de gros (Epex-SPOT) du MWh sur les marchés européens en baisse très nette par rapport au mois de janvier, pour ne pas dire en chute. Et les prix de janvier étaient déjà en net repli par rapport à la moyenne 2015 :

- Moyenne 2015 pour la France : 38,5 euros/MWh

- Moyenne de janvier 2016 :       33,6 euros,

- Moyenne de février 2016 :        25,5 euros.

C' est donc un recul de 33% à peu près du prix auquel EDF facture ses exportations auprès des pays voisins, spécifiquement les plus gros importateurs, Royaume-Uni, Suisse, Italie et Espagne... Et donc, désormais, chaque MWh vendu coûte 20 euros à EDF, le prix de revient moyen étant de l' ordre de 45 euros. Et lorsqu' il s' agit d' électricité éolienne achetée au tarif de l' obligation de rachat, c' est à dire 90,6 euros/MWh, le déficit est de 65,1 euros, payés à hauteur de 22,5 euros par le consommateur (CSPE), les 42,6 euros restants contribuant à creuser le déficit de notre électricien national.

Quelques explications :

La baisse constatée concerne tous les pays de l' ENTSOE (UE de l' électricité) et elle est du même ordre de grandeur pour tous, ce qui est logique, compte-tenu de l' intégration du marché de l' électricité. Elle traduit un déséquilibre du marché, une offre (ou production) surabondante par rapport à la demande (consommation effective). Sur les deux derniers mois, mais c' est aussi la tendance lourde à moyen voire assez long terme, la consommation baisse, ce qui s' explique par des températures très clémentes, et par la stagnation de la consommation industrielle, et surtout domestique ; on peut y voir les effets de la crise économique, mais aussi, ce qui est heureux, les efforts d' économies d' énergie.

Pour la production électrique, il y a surabondance de capacité : on ne produit pas plus que l' on ne peut consommer, mais on est obligé de freiner la production pour l' adapter à la demande, par exemple en arrêtant certains barrages (qui pourtant n' émettent pas de CO2), certaines centrales thermiques (en février elles ont fonctionné à peine à 16% de leur capacité), et on ralentit les centrales nucléaires, voire on arrête certaines d' entre-elles. Et on privilégie les productions des EnR, éolien et PV, car ils sont sous "obligation d' achat", ce qui revient à favoriser LES MODES DE PRODUCTIONS LES PLUS COUTEUX !!! Et justement, en février, on a eu une production éolienne plus importante qu' en février 2015, les vents ont été favorables. DONC, PLUS LE VENT SOUFFLE, PLUS ON PRODUIT UNE ELECTRICITE CHERE, ET QUE L' ON SERA CONTRAINT DE VENDRE A PERTE. Enfin, pour être complet, un autre facteur est venu peser sur le marché, c' est une assez forte surproduction allemande, liée au faible prix du charbon et à la faiblesse des pénalités pour l' émission des tonnes carbone, qui pousse les Cies allemandes à produire le plus d' électricité thermique possible, à bas prix, quitte à polluer très largement en termes d' émission de CO2 et de particules fines : à Paris, on accuse les moteurs diesel, ce qui n' est pas faux, mais on oublie d' évoquer les polluants qui traversent les frontières du Nord-Est, ce n' est PAS POLITIQUEMENT CORRECT !!!

Conclusion : en matière de production électrique, il est de plus en plus urgent de remettre les pendules à l' heure.




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