Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1965 ET LES SHADDOCKS POMPAIENT, POMPAIENT... MAIS RIEN... (suite...)

2016-02-10 12:36

La question fondamentale des EnR, qui finit par payer ?

Comme vous le savez la production éolienne  et PV est prioritaire sur le réseau, c' est à dire qu' elle est injectée sur le réseau, quels que soient les besoins de consommation à couvrir ; c' est donc aux autres modes de production, dits pilotables, de s' adapter, en augmentant ou en réduisant leur propre production. Comme on ne peut pas réduire l' hydroélectrique dit "au fil de l' eau", qui par définition fonctionne en continu, selon les débits des cours d' eau, et que le nucléaire manque de souplesse de pilotage pour des raisons techniques, l' adaptation production/consommation repose donc sur l' hydraulique de haute et moyenne chute, y compris les STEP, et sur le thermique à conbustibles fossiles, qui est indispensable, dût-il être émetteur de CO2. On peut jouer aussi sur les exportations et importations, mais là on est sous la coupe des besoins éventuels des autres pays...

Cette production éolienne et PV injectée sur le réseau va être payée aux fournisseurs par EDF, qui joue ici le rôle de service public par délégation de l' Etat, qui est actionnaire d' EDF... Les prix payés dépendent de différents mécanismes, qui ont parfois évolué dans le temps, comme par exemple pour le PV, avec des différences selon les dates de raccordement au réseau. Pour l' éolien, c' est assez simple, le tarif d' achat reste celui fixé par les décrets de 2014 confirmés en 2015, et pour plusieurs années encore. CELA SIGNIFIE DONC QUE LE MWh EST PAYE ENVIRON 90 EUROS AUX INDUSTRIELS EOLIENS, qui reconnaissent eux-mêmes que le coût de production moyen est de l' ordre de 70 à 75 euros MWh au maximum !!!

A l' autre extrémité, EDF revend cette électricité aux consommateurs, avec une absence de marge, vu le prix payé, ou aux autres fournisseurs, sur la base du prix ARENH (Accès Réglementé à l' Electricité Nucléaire Historique) fixé actuellement à 42 euros/MWh (donc à perte si c' est de l' électricité éolienne qui doit être cédée : 48 euros de perte) ou encore exportée aux pays voisins, au prix du marché, EPEX-Spot, qui varie sans cesse en fonction des besoins. Dans les faits, la France a été le premier exportateur européen d' électricité en 2015, pour 61,5 TWh (térawattheure, milliard de KWh) : c' est dire que nous sommes en forte surproduction ! Le problème, c' est qu' en 2015, le prix de vente moyen du MWh sur ce marché s' est établi à 38,5 euros : là, la perte est de 51,5 euros/MWh par rapport au prix payé aux fournisseurs éoliens. De pertes en pertes, comment EDF parvient-elle à s' en sortir ? En fait elle s' en sort de plus en plus mal, son déficit augmente de manière vertigineuse (il n' est pas dû qu' aux EnR...), et EDF a été "sèchement sortie" du CAC40 (indice de la Bourse) au 2è semestre 2015.

En outre EDF ne paie pas tout, vous, moi, consommateurs, payons à travers la CSPE, cette taxe parmi beaucoup d' autres qui figure sur chaque facture d' électricité : elle n' a cessé d' augmenter ces dernières années, on en est actuellement à 21,5% du montant total, et si on poursuit ainsi, on en sera bientôt à 40 ou 50% du total facturé, vers 2025... Le montant de la CSPE est d' ores et déjà consacré à plus de 50% aux EnR, solaire et PV. RIEN QUE POUR L' EOLIEN, CELA REPRESENTERA ENVIRON 1,2 MILLIARDS D' EUROS EN 2016 (chiffre CRE). Pour faire face à sa situation financière, EDF devra, tôt ou tard, augmenter significativement ses tarifs, ou revoir à la baisse les prix payés aux fournisseurs EnR !!!

Nous parlerons du cas régional un jour prochain.

 




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