Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond

Lecture de l'arrêté préfectoral Innimond

Le préfet motive son refus selon deux points, l'un proprement contingent et incertain, l'autre de contenu beaucoup plus développé par ailleurs.

Le premier point est de nature tautologique, c'est à dire qu'il énonce une vérité, un constat en soi sans le relier au contexte de l'affaire. Sa présence est tout simplement politique, le préfet ne pouvant pas lâcher en pâture l'autorité communale. Il est donc vrai de dire que le porteur de projet n'a pour l'instant pas de servitudes pour la réalisation de ses travaux, la promesse de servitudes de passage ayant été refusée par le vote populaire et le conseil municipal de votre village. Ce point est très facilement attaquable par le bénéficiaire du projet, il lui suffirait comme l'indique le préfet entre les lignes de demander la réalisation « par voie judiciaire ou conventionnelle » (devant un juge ou par l'obtention de la signature d'une nouvelle promesse de servitudes) de l'engagement signé en 2012 au travers de la promesse de bail. Pour être plus clair, le fait de ne pas avoir d'accès aux terrains est un frein de nature temporaire à l'éxécution du projet pas un empêchement ferme.

Le deuxième point porte lui sur le contenu du projet et sera beaucoup plus difficile à contrer pour le bénéficiaire. La description de l'ancrage géomorphologique du village est très détaillée, elle a comme objectif de montrer que de par sa position, sa configuration, le cadre paysager d'Innimond ne peut supporter l'implantation d'un parc éolien sans voir ses caractéritiques profondément modifiées. La co-visibilité du projet avec des massifs montagneux réputés est également une épine dans ce genre de projet car les mesures compensatoires qui peuvent être imaginées de ce côté-là sont dérisoires au regard de la splendeur décrite. Les références à d'autres sites emblématiques (comme le lac d'ambléon) permettent d'inscrire le site dans un espace plus large de préservation. On note enfin la référence presque affective à la silhouette de l'église qui, si elle est reprise par les cartes postales, est aussi un point de référence quotidien pour la population.