Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1799 DEPOT DES DEMANDES DE PC POUR LES EOLIENNES DE TAILLARD, OU COMMENT FONCER DANS LE MUR...(suite)

2015-11-30 10:22

L' énergie électrique de plus en plus chère participe à la morosité économique générale :

C' est une réalité indéniable, que ce soit au niveau économique national, à l' heure où les chiffres du chômage repartent à la hausse à un niveau inégalé jusqu' alors, comme au plan local... Il y a évidemment d' autres facteurs explicatifs allant dans le même sens, mais plus l' électricité est chère, plus nos entreprises sont handicapées dans la concurrence internationale exacerbée.

       - Prenons tout d' abord la question des emplois dans l' éolien : au niveau de la France entière, selon les chiffres de "France Energie Eolienne", qui ne sont certainement pas minimisés, mais bien plutôt le contraire (emplois ne travaillant que pour partie sur l' éolien, comptabilisés à temps plein, comptabilisation d' emplois de sous-traitants ne correspondant que pour une partie au développement de l' éolien, doubles comptes, etc...) l' éolien concernait environ 10 000 emplois en 2014. On peut considérer que c' est très peu, car nous ne disposons pas d' une industrie éolienne indépendante, 93% des machines sont importées de divers pays, Allemagne, Danemark, Espagne, etc... Certes, pour certaines machines, des sous-traitants français fournissent des pièces, mais ce sont en général des éléments à relativement faible valeur ajoutée, comme par exemple les mâts ou les cables... Cela procède donc clairement à une déterrioration de notre balance commerciale, et à une dépendance technologique avérée, en même temps qu' à la très grande faiblesse des créations d' emplois, surtout qualifiés.

       - En ce qui concerne le surenchérissement du prix de l' électricité dû aux EnR intermittentes, par le biais des augmentations générales ou par la hausse continue de la CSPE, qui, je le rappelle, est payée par tous les consommateurs particuliers, mais aussi par les PME, cela a une action directe et indirecte sur l' activité économique générale : pour les entreprises, c' est un handicap supplémentaire qui procède au renchérissement des coûts de production, donc à une moindre compétitivité si elles sont confrontées au marché international ; pour les ménages, la hausse se traduira par une moindre demande de consommation d' autres produits, surtout les plus modestes, qui devront faire des choix, et peuvent même se retrouver en situation de précarité énergétique, sans parfois oser demander le bénéfice des "tarifs sociaux" (financés eux-aussi par la CSPE, donc par les autres consommateurs). Au total, la moindre demande en produits rejaillit encore sur les entreprises, dont les anticipations négatives les orienteront vers une baisse des investissements et une faiblesse des créations d' emplois, voire des licenciements ! Et là, toutes les entreprises sont concernées, pas seulement celles qui exportent. On peut m' objecter qu' il y a d' autres pays dans lesquels l' électricité est plus chère qu' en France, comme par exemple en Allemagne : c' est tout à fait vrai, mais la comparaison oblige à souligner que le coût de l' électricité est un facteur aggravant parmi d' autres, l' Allemagne disposant d' une "prégnance" industrielle et économique bien plus positive que notre pays, pour des raisons historiques et économiques. Inversement il y a des pays où l' électricité est moins chère, et c' est un avantage comparatif très positif pour eux : exemples, Norvège, Suède, Canada...

      - Si on se place au niveau local, en quoi le développement d' un parc éolien pourraît-il crééer des emplois sur place ? Nous savons tous que ce n' est que pendant les phases d' étude du projet, et de montage des éoliennes, que quelques emplois induits peuvent-être concernés. Pour la phase d' étude, ce ne sont en rien des emplois permanents, ni même vraiment locaux : quelques bureaux d' études ont travaillé sur différents aspects du dossier, mais sont au mieux stéphanois, et leur mission n' a été que de courte durée ; il y a certes les activités liées à la publicité du projet, les heures de vacation de Philippe HEITZ, payées sans doute pour partie par la CCMP, donc le contribuable, mais admettons que cela n' est pas vraiment créateur d' emploi. En ce qui concerne la phase de construction, si on y arrive un jour, il s' agira très majoritairement d' entreprises extérieures, même pas nationales, qui arriverons sur le terrain avec tous leurs moyens logistiques et leurs salariés, voire même des salariés détachés dérogeant aux règles du droit français... Peut-être que pour faire plus "participatif" on fera appel à un fournisseur de ferraillage et à une centrale à béton pas trop éloignés, mais ce sera à peu près tout ! Et je n' ai pas parlé des heures de travail des fonctionnaires de la DREAL ou autres administrations qui vont "plancher" sur le dossier avant les éventuelles autorisations : il est vrai que ce n' est pas leur seule tâche, et qu' ils sont payés avec l' argent des contribuables...

       - Supposons ensuite que le projet aille à son terme et que les aérogénérateurs sortent de terre, pour notre malheur : à ce stade, création d' emploi ou pas ? Il faut d' abord savoir que les éoliennes sont pilotées à distance, par des centres de télésurveillance parfois localisés à l' étranger, donc aucun emploi local, sans doute même pas en France. Et la maintenance ? D' abord elle est assurée de très loin, par des techniciens non-locaux chargés de plusieurs parcs du même opérateur. Que restera-t-il donc : quelques travaux de débroussaillage et d' entretien des abords, de comptage des oiseaux tués par les pales (peut-être, pas sûr...), donc quelques heures par mois, assurées par une entreprise ou un vacataire à temps partiel. Ensuite il y a la question des retombées financières au profit des collectivités territoriales et ce qu' elles en feront : à ce stade, il faudrait avoir bien plus d' éléments pour avancer des hypothèses, d' abord sur le montant, ensuite sur la répartition, etc... On dit populairement qu' il ne faut pas "vendre la peau de l' ours avant de l' avoir tué" : je m' en tiendrai donc là, mais pour ma part je prévoierais de mettre de côté une grande partie des sommes perçues pour ne pas être dépourvu lorsque la question du démantellement se posera.

Mais je parlerai de cette question un jour prochain, car je n' ai pas encore terminé...

 

 




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