Sauvons la Forêt de Taillard

Nous apprenions hier par un article du journal "La Tribune" (27/11/2015, pages locales), le dépôt des diverses demandes d' autorisation pour le parc éolien dit "des Ailes de Taillard"...

UN PROJET EOLIEN PAS DU TOUT EXEMPLAIRE :

Contrairement aux affirmations maintes fois serinées, par les différents "maîtres" de la SAS, du Président de la CCMP et candidat aux élections régionales Stéphane HEYRAUD (qui ne craint pas de mélanger les genres, alors pourquoi nous en priverions-nous ?) en passant par le Vice-Président de la CCMP et du Parc du Pilat, Bernard SOUTRENON (article du Progrès le lundi 9/11/2015), et aujourd' hui le "représentant de service" de la SAS Les Ailes de Taillard, Joseph BLIGNY, de plus en plus présent en toutes circonstances, tous, eux et quelques autres affirmant sans sourciller que ce projet est exemplaire, il convient de se demander ce qu' il en est réellement, et rétablir ainsi quelques vérités !

On vous dit que ce projet permettra de couvrir 100% des besoins electriques hors chauffage des habitants de la CCMP : si, l' on peut admettre que la production prévisible d' un parc éolien de 25 MW de puissance produira environ 44 000 MWh par an en fonctionnant en équivalent pleine puissance 22% du temps (moyenne française), cela pourrait en effet être suffisant en termes de quantités (consommation annuelle totale/production totale). Sauf que l' électricité ne se stockant pas, il faut bien satisfaire les consommateurs locaux, même s' il n' y a pas de vent, d' où l' appel indispensable à d' autres sources de production, nucléaire, hydroélectrique, thermique classique, etc... Philippe HEITZ a bien, un temps, tenté d' expliquer que "le foisonnement" pourvoirait à tous les besoins, grâce aux échanges d' électricité entre régions ou pays européens, cela ne fonctionne pas, même le rapport ADEME "100% EnR", sur lequel j' ai beaucoup travaillé, admet cette impossibilité, n' en déplaise à notre "soi-disant spécialiste local". Mais ce n' est pas là le point le plus important.

De l' électricité, oui, mais n' importe quand, et à quel prix ? La production éolienne est par définition une production fatale, c' est à dire qu' elle est réalisée indépendamment de la demande, sans tenir compte des besoins des consommateurs : cela signifie donc qu' assez fréquemment, l' éolien participe à une surproduction électrique (locale, nationale, et souvent européenne). Cela a deux sortes de conséquences :

     - D' abord, cette surproduction instantanée, peu prévisible même à court terme, surcharge le réseau, oblige à l' arrêt d' autres moyens de production, même non polluants, et plus grave, fait courrir des risques de "black-out", c' est à dire de disjonction du réseau, tout ou partie, si les dispatchings (répartiteurs) ne trouvent pas assez vite des solutions ; et plus on produira avec des sources intermittentes, plus le risque s' accroitra.

     - Ensuite les prix de vente de l' électricité sont largement fonction, sur le marché de gros, du rapport offre/demande : cela signifie que plus on est en surproduction, plus les prix baissent sur le marché Epex-Spot. Mais ne vous faites pas d' illusion, cette baisse ne profite qu' aux marchands d' électricité, et à quelques "gros" consommateurs industriels ou tertiaires, qui peuvent bénéficier de prix proches de la moyenne du marché. Vous, au contraire, votre facture continuera à augmenter, surtout grâce à la hausse de la CSPE (plus 11% annoncés pour 2016 !!!). A ce stade, il convient de faire le bilan tendanciel de ce prix de gros de l' électricité : en 2014, nous étions en moyenne à 42 euros/MWh ; une note de GdFSuez énergies annonçait il y a quelques jours que le prix de gros avait encore baissé à 32,6 euros/MWh pour le deuxième trimestre 2015 !!! Et dans ce même temps, la France a vu ses exportations électriques progresser de 31% entre les deux premiers trimestres, ce qui signifie que le pays perd de plus en plus d' argent sur ce marché, surtout lorsqu' il vend des surplus éoliens qu' il a fallu payer 90 euros/MWh. Connaissez- vous beaucoup de producteurs qui vendraient trois fois moins cher que leur coût de production ? Et comment est-ce possible ? Justement grâce à la CSPE, payée par vos soins, et reversée à EDF pour subventionner grassement l' électricité éolienne, photovoltaïque, etc...

Nos voisins allemands, qui commencent à prendre conscience de ce problème, viennent d' ailleurs de changer leur mode de rémunération de l' électricité éolienne pour leurs parcs industriels : désormais, ces derniers relèveront d' appels d' offres, c' est à dire mise en concurrence au profit du moins disant (en France, seuls les parcs maritimes dépendent d' un tel système). En même temps le gouvernement fédéral veut limiter la croissance anarchique de l' éolien par une sorte de "planification territoriale", plus respectueuse des espaces naturels et des populations.

La suite de cet article sera diffusée un jour prochain, vu sa longueur...