Non à l'abrogation des décrets de 1950 pour les enseignants.


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/ #545 Prise de position lycée Léon Blum (Créteil)

2014-04-08 19:58

À lire, la position des collègues du lycée Léon Blum (Créteil)

http://69.emancipation.fr/spip.php?article151

Déclaration de l’assemblée générale du lycée Léon Blum (Créteil), à tous les collègues des établissements secondaires et aux organisations syndicales

Les collègues du lycée Léon Blum réunis en assemblée générale à l’initiative des syndicats (SNES, SUD, SNFOLC et SNETAA) le jeudi 3 avril 2014 de 12h à 14h, réaffirment leur position contre le projet de décret présenté le 27/03 par le ministre Peillon, lequel redéfinit les statuts de toutes les catégories de personnel (enseignants du primaire, secondaire, CPGE, BTS, CPE, CoPsy), et déclarent :

Nous refusons la destruction des statuts d’enseignant tels qu’ils sont actuellement définis dans le cadre des décrets de 1950 (ces décrets définissants les ORS sont partie intégrante de nos statuts).

Nous refusons la redéfinition des obligations de service et du métier en « missions », car elle remet en cause notre liberté de travail, la liberté pédagogique inhérente au statut d’enseignant. L’introduction de « missions liées » dans nos obligations de service les rend obligatoires, conduit à leur démultiplication, augmente la pression hiérarchique, la concurrence entre collègues et notre temps de présence. La multiplication de ces tâches supplémentaires se ferait au détriment des préparations et corrections, donc de la qualité de notre travail d’enseignement. Elle individualiserait nos services et ferait disparaître nos statuts/garanties statutaires. Nous dénonçons les "référentiels de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation" qui redéfinissent nos métiers (en "connaissances, aptitudes et attitudes appropriées”). Nous refusons d’assurer le travail de nos collègues CPE, CoPsy, et administratifs, au détriment de leurs postes et de notre enseignement.

Nous refusons également l’introduction dans les textes d’une annualisation du temps de travail, qui serait définie en référence au « temps de travail applicable dans la fonction publique ». Elle ne peut avoir pour but que d’alourdir notre travail à moyens constants. Les maxima de services ne concernent que la mission d’enseignement, alors que la « réglementation sur le temps de travail applicable à la fonction publique », soit 1607h par an, s’applique à « l’ensemble des missions », donc aux missions « liées » et aux missions « complémentaires ».

Nous refusons de travailler plus et de gagner moins et nous nous opposons :
- à la hausse des temps et charges de travail (effectifs illimités, heures sup, missions…)
- aux baisses de salaire (suppression de décharges existantes dans le secondaire, en BTS et en CPGE, conduisant au non-paiement de HSA, à la baisse de taux horaires ou à des situations de sous-service), et soulignons à cette occasion l’énorme perte de pouvoir d’achat connue par les enseignants sur les 30 dernières années. Le système de pondération des heures de cycle terminal, remplaçant l’heure de première chaire, est une usine à gaz ; nombre de collègues perdront une heure de décharge alors que d’autres gagneront des miettes d’HSA.
- à la dégradation de nos conditions de travail. Nous refusons la suppression de toute référence aux nombre d’élèves par classe dans la définition des O.R.S., qui implique la suppression des décharges pour effectif pléthorique, l’augmentation des services, et l’augmentation sans limite des effectifs par classe à tous niveaux.

Nous dénonçons la stratégie gouvernementale visant à diviser les collègues. Nous pointons le danger d’enlisement dans une logique comptable qui masquerait la remise en cause du statut. Nous considérons que les rares nouvelles pondérations annoncées (en regard de toutes les suppressions) sont des écrans de fumée pour masquer l’objectif de destruction des statuts et d’annualisation par l’introduction des missions dans notre service et la hausse incontrôlée des effectifs.

Nous soulignons que toutes les catégories de personnels de l’éducation sont concernées ! Ce projet de décret s’inscrit dans la mise en œuvre de la loi d’orientation Peillon sur la Refondation de l’Ecole, loi territorialisation de l’enseignement public. Nous rappelons que les enseignants du primaire (également concernés par le projet de décret) subissent aussi de graves atteintes à leur statut (annualisation, rythmes scolaires…). Nous nous inquiétons des autres projets que sont le référentiel de compétences pour tous les personnels de l’éducation, la réforme du concours de l’agrégation, la polyvalence, le calendrier scolaire, la mise en cause programmée des classes préparatoires, la refonte des programmes sous une logique de curriculum, la perte de la valeur nationale des concours et du baccalauréat…

En conclusion,
L’assemblée générale se prononce pour le retrait du projet de décret Peillon sur les statuts. Elle demande aux organisations syndicales de se prononcer clairement pour le retrait, et de cesser en conséquence toute concertation avec le ministère sur ce projet.

L’assemblée demande aux directions syndicales académiques et nationales d’informer rapidement et pleinement l’ensemble des collègues du secondaire sur les dangers réels de ce projet, destructeur pour nos statuts comme pour l’exercice de notre métier.

L’assemblée demande aux directions syndicales académiques et nationales d’appeler à la mobilisation unitaire de tous les personnels de l’éducation nationale (primaire, secondaire, post-bac) pour exiger le retrait du projet Peillon.
http://69.emancipation.fr/spip.php?article151