soutien des professionnels, amis et parents de Moussaron

doute

/ #184 Re: Re: Re:

2013-12-14 00:21

#183: valérie - Re: Re:

Je comprends le réflexe de défendre l'ime qu'ont certains parents qui n'ont pas constaté directement de maltraitance de leur enfant, qui ont trouvé dans cet établissement un moyen de ne plus assurer eux-même la charge du handicap de leur enfant et qui apprécient, sûrement à raison, des valeurs humaines de qualité chez certains des membres du personnel. Il est légitime qu'ils expriment leur satisfaction, souhaitent que leur enfant soit toujours accueilli et ne qu'ils aient peur de se retrouver obligés de l'assumer eux-mêmes, faute de place ailleur. Ceci dit, une fois cette première réaction passée, je me demande s'ils ne devraient pas, quand même, se poser quelques questions : y-a-t-il ou pas à Moussaron des enfants qui devaient dormir dans des lits trop petits et inadaptés ? Le circuit du médicament était-il sécurisé pour empêcher tout risque ? Les enfants qui étaient dans des locaux vétustes et inadaptés doivent-ils être considérés eux-aussi comme bientraités ? Sur quel critère répartissait-on les enfants entre les locaux corrects et ceux qui sont dénoncés ? Cette institution a-t-elle évoluée pour mettre en place les bonnes pratiques et se mettre en conformité ? Favorisait-on la scolarisation ? L'intimité de tous les enfants était-elle respectée  lors des toilettes  ? Le rythme de la journée était-il adapté  (heure du repas du soir et du coucher/enfermement ? L'établissement propose-t-il aux personnes avec autisme des prises en charge telles que recommandés par la HAS ? Les approches d'inspiration psychanalytiques, néfastes en matère d'autisme en étaient-elles banies ? Pourquoi certains parents ne partagent-ils pas leur "enthousiasme" ? Pourquoi nombre de professionnels partaient-ils aussi rapidement et exercent maintenant ailleurs, avec des enfants tout aussi lourdement handicapés, donnant toute satisfaction ? Est-ce acceptable d'user de système de contention hors procédures légales et avec du matériel "maison" ? Les enfants voyaient-ils régulièrement des médecins spécialistes externes à la structure quand leur pathologies complexes le nécessitait ? Les blessures graves et douloureuses étaient-elles soignées sous anesthésie ? Pourquoi l'ARS évacue-t-elle maintenant les enfants avec les handicaps lourds ? etc...

Je ne remets pas en doute la bonne foi et l'honnêteté des parents qui témoignent ici de leur satisfaction...je me demande juste s'ils se sont vraiment posées toutes les questions ? S'ils ont pris le temps de lire le rapport de la ARS ? S'ils ont écouté les témoignages de familles qui ont vécu d'autres choses qu'eux ?

Quand aux salariés, je dois convenir que la loi de 2007 les met en position délicate ... et qu'ils essaient de défendre une position solidaire et de parler que d'une voix est, là-aussi, un reflexe de défense que l'on peut comprendre même si on a du mal à l'admettre. On peut penser que la méthode Couet ne pourra pas durer, quand, faisant fi des phénomènes de groupe, certains entameront une reflexion plus individuelle, ou si d'éventuelles procédures plus seulement administratives étaient engagées.

Face à une situation de maltraitance institutionnelle, il faut sortir de l'émotion, éviter le déni ... et regarder la réalité avec honnêteté...pour pouvoir corriger et reconstruire ! Le déni des évidences n'aide en rien.