Les élèves de CPGE soutiennent leurs enseignants.


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2013-12-03 21:39

Monsieur Peillon,

vous voulez sacrifier les CPGE pour sauver les ZEP. Vous voulez faire partager votre propre formation à ceux à qui vous avez tant de mal à la faire apprécier à sa juste valeur. Ce faisant vous la refusez à ceux qui l'apprécient sans effort de votre part, des gens comme vous qui veulent se former à la meilleure école, issus comme vous d'une longue tradition familiale savante, ou non, comme moi. C'est un déni de justice, qui est la vertu consistant à rendre à chacun ce qu'on lui doit (St. Thomas d'Aquin) : or chose promise, chose due. Cela part d'une bonne intention : les élèves de ZEP sont aussi Français ou plus ou moins assimilables, vous devez vous occuper d'eux. Votre plan est hardi, il aurait pu germer dans ma tête (ce qui pourrait porter à relativiser l'affirmation précédente). Il aurait pu. Simplement il aurait été rejeté aussitôt : on ne change pas les hommes. En voulant les changer, on attise leur haine ou on précipite leur destruction. Croyez-vous que vos collègues et administrés disciplinés, qui vous obéiront au mot, sortiront grandis de l'épreuve déstabilisante, humiliante que vous leur infligez ? Est-ce ainsi qu'ils trouveront l'aplomb et la présence d'esprit nécessaires à l'enseignement en ZEP ? En sachant qu'ils n'ont plus votre confiance, et qu'ils ne peuvent non plus se confier en vous ? Quel sera l'enseignement qu'en retireront leurs nouveaux élèves ? Vous n'êtes pas Chrétien : vous ne savez pas ce qu'est réellement le sacrifice. Laissez cela aux volontaires qui sont de plus en plus nombreux, et parmi eux de grands savants : eux trouveront leur voie. Occupez-vous de ce pour quoi vous êtes à votre poste : le bon fonctionnement des structures existantes. On vous en saura gré.

Avec mes salutations respectueuses,
Maylis Ribette