Asv en colère, nos postes sont menacés

POURQUOI NOUS SERONS EN GRÉVE ET EN MANIFESTATION A PARIS LE 6 NOVEMBRE

Votre vétérinaire assure le suivi complet de la santé de votre animal, de son plus jeune âge à la fin de sa vie, vous accompagne, et répond toujours présent de jour comme de nuit, 365 jours par an : c'est la continuité des soins, à laquelle notre profession répond réellement.

Nous essayons de vous proposer des services de qualité et d'en maitriser le coût, pour qu'ils restent accessibles, et que vous trouviez à la clinique une réponse complète, en repartant avec des solutions, un conseil, un diagnostic, et un traitement, que nous vous délivrons de suite, experts du médicament vétérinaire par notre formation en Ecole Nationale Vétérinaire.

Or un projet de loi examiné prochainement en conseil des Ministres risque de modifier la disponiblité immédiate de vos médicaments. Sous couvert de lutte contre l'antibiorésistance, un phénomène réel mondial, inquiétant, mais n'étant pas du fait de la façon de travailler des vétérinaires, ce projet de loi vise à nous retirer la délivrance de certains antibiotiques, et peut-être dans un futur proche de tous les médicaments pour vos petits et gros animaux.

Ce projet brise la confiance que l'Etat a mis dans notre profession depuis toujours, nous ayant confié depuis le milieu du XX° siècle, et encore aujourd'hui, la surveillance sanitaire des cheptels, des volailles d'élevage, de la rage, des maladies transmissibles à l'Homme. Ce rôle vous est peut-être méconnu ? Les vétérinaires, investis de ce mandat sanitaire, et connaissant les maladies, ont participé au contrôle de la Brucellose, responsable d'avortement chez les femmes, de la Tuberculose, grave et transmissible à l'homme, grâce aux campagnes de prophylaxie ; ils ont été en première ligne du réseau d'alerte de la Grippe aviaire, sur le terrain, et le seront encore. Ce sont aussi les vétérinaires qui assurent la conformité sanitaire de vos aliments, de la fourche à la fourchette, en conseillant les éleveurs, en soignant les cheptels, en contrôlant les viandes, pour éviter tout risque grave comme la Salmonellose, le Teniasis, et nous avons prouvé notre efficacité sur le terrain dans la crise de la vache folle.

Ce maillage sanitaire est assuré par vos vétérinaires, avec cette responsabilité extrêment importante qui nous est accordée par l'Etat. Et aujourd'hui, on nous accuse de ne pas être vigilants dans la délivrance de médicaments comme les antibiotiques, que nous prescririons en dehors des bonnes pratiques que nous connaissons tous ? Nous ne comprenons pas cette défiance soudaine, si ce n'est de servir de bouc-émissaires à un problème biologique complexe. Les antibiotiques, c'est pas automatique, et nous n'avons pas eu besoin de campagne de sensibilisation pour suivre les consignes de bonnes pratiques depuis plusieurs années : la prescription et la vente d'antibiotiques vétérinaires a plus baissé depuis 5 ans qu'en médecine humaine.
Notre rôle sanitaire nous fait passer du temps sur le terrain, et la présence de nombreux vétérinaires sur tout le territoire, la perennité de cette présence, est indispensable à la santé animale, et nous l'avons vu, à la santé humaine. La perte de la délivrance des médicaments aurait pour conséquence de mettre en péril ce maillage sanitaire au service de l'Etat, par la perte d'une partie de revenus qui servent à employer des hommes et des femmes pour assurer cette présence, pour vous servir, intervenir en urgence à vos appels, et être efficaces. Si nous ne délivrons plus les médicaments, c'est la Santé qui sera malade. Il n'y a qu'une Santé, à travers ce lien étroit entre animaux et humains, et le vétérinaire, professionnel de la Santé animale, responsable, citoyen, doit continuer à faire valoir son expertise, et à délivrer les médicaments qu'il connait.

Pour le retrait de ce projet de loi, votre vétérinaire sera en grève le 6 novembre (les urgences uniquement seront assurées, au tarif normal). Merci de votre compréhension, et de votre soutien.