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Quel est le bassin d'emploi à ALBA ?

/ #498 Pour qu'une zone soit demandée, il faut qu'il y ait de l'emploi, c'est le serpent qui se mord la ...

2013-09-03 21:14

Les bailleurs sociaux utilisent Le Bon Coin pour mettre en valeur des logements restés vacants. L'opération est un succès mais révèle en filigrane que l'offre est de moins en moins adaptée aux recherches des ménages.


C'est la revanche des offices HLM ruraux. Certains logements sociaux restant désespérément vacants, ils ont décidé d'aller chercher les locataires là où ils se trouvent: sur Internet. Et plus particulièrement sur Le Bon Coin, coqueluche de la toile. Avec plus de 5 milliards de pages vues par mois, c'est le site internet le plus consulté de France. Une aubaine pour des bailleurs sociaux en manque de clients.
Allier Habitat propose une dizaine de biens à la location via le site de petites annonces. D‘un appartement T3 à un pavillon de cinq pièces, l'offre est variée. Et pas question de déroger aux critères sociaux en vigueur: l'attribution d'un logement est soumise à de strictes conditions de revenus et exige l'avis d'une commission spécifique. «Le site est une vitrine pour l'organisme, il permet de valoriser les biens», explique Pascale Gaydier, chargée de communication chez Allier Habitat. «Nous trouvons environ un tiers de nos locataires via le site. Cela a amélioré notre visibilité.» Une opération de communication réussie puisqu'elle a permis de faire baisser le taux de logements vacants dans ce département où il était particulièrement élevé (plus de 8% l'an dernier, contre 3,2% en moyenne).
Une situation paradoxale, étant donné que «80% environ de la population de l'Allier pourraient prétendre à un logement social», selon Pascale Gaydier. Avec un revenu net médian de 2034 euros pour un ménage de deux personnes, l'Allier est l'un des départements les moins riches de l'Hexagone. Certains des logements sociaux qui peinent à trouver un locataire souffrent du manque d'attractivité de certaines zones rurales. «Pour qu'une zone soit demandée, il faut qu'il y ait de l'emploi, c'est le serpent qui se mord la queue», soupire la chargée de communication.
Un parc HLM inadapté à la demande

La problématique n'est pas nouvelle. Dans son rapport annuel sur le logement social, la Cour des comptes soulignait qu'en 2009, «75% des logements sociaux étaient construits là où n'existaient pas de besoins manifestes et seuls 25% l'étaient dans les zones les plus tendues». En 2012, l'institution montre du doigt la «politique de recentrage» mise en oeuvre par le gouvernement dont les effets sont restés «modestes».
Les offices HLM départementaux sont ainsi confrontés à un défi majeur: faut-il continuer à construire dans les zones reculées, qui ont certes besoin d'être dynamisées mais restent peu attractives? Pascale Gaydier estime que le rôle d'un organisme public «ne peut consister à dire ‘On ne construit que pour les villes et on délaisse les campagnes'. Ce serait un non-sens». Mais face à l'urbanisation croissante de la population et aux difficultés financières de certains offices HLM situés en zone rurale, cette politique pourrait bientôt être remise en question.