En finir avec le pacte colonial en Afrique

 

Monsieur le Président de la République française, mesdames et messieurs les présidents, ministres, Rois et Reines, dirigeants et députés de l’Union européenne.


Nous sollicitons votre attention quant à des pratiques qui perdurent au sein de notre Union au détriment de 14 pays d'Afrique : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Cela concerne principalement la France avec la complicité ou "l'indulgence" des pays européens.


« En effet, un peu avant que la France ne cède à la demande d’Indépendance dans les pays africains en 1960, elle a, à travers le Pacte Colonial, soigneusement organisé ses anciennes colonies au sein des pays CFA dans un système de “ solidarité obligatoire” qui consistait à obliger les 14 États africains à mettre 65 % de leur réserve de monnaie étrangère dans le Trésor français en plus des 20 % prévus pour les passifs financiers. Ce qui veut dire que ces 14 pays africains ont seulement accès à 15 % de leurs propres ressources ! S’ils ont besoin de plus, ils doivent emprunter auprès des Français aux quotas commerciaux. Et ceci est le cas depuis les années 60.

Les présidents des pays CFA qui ont essayé de sortir de la zone CFA ont eu une pression politique et financière pesant sur eux par les présidents français successifs. Ainsi, ces pays africains deviennent des contribuables français - imposés à un taux stupéfiant - mais les citoyens de ces pays ne sont pas français et n'ont pas accès aux biens et services publics que leur argent aide à payer.

Les pays africains n’ont donc accès qu'à 15 % de leur propre argent pour le développement national dans une année donnée. S’ils ont besoin d'argent supplémentaire, car ils en ont toujours besoin, ils doivent emprunter de leur propre 65 % dans le Trésor français à des taux commerciaux. Et ce n'est pas tout : il y a un plafond sur le crédit accordé à chaque pays équivalent à 20 % de leurs recettes publiques de l'année précédente. Donc, si les pays ont besoin d'emprunter plus de 20 %, tant pis, ils ne peuvent pas le faire. Surprenant, le dernier mot sur les arrangements CFA appartient au Trésor français, qui investit l'argent des pays africains en son propre nom à la Bourse de Paris.

Le pacte colonial exige également que la France ait le premier droit d'acheter ou de rejeter toutes les ressources naturelles de la terre des pays francophones. Ainsi, même si les pays africains pourraient obtenir de meilleurs prix ailleurs, ils ne peuvent pas vendre à qui ils veulent tant que la France n’a pas renoncé à acheter ces ressources naturelles.

En bref, le pacte colonial a créé un mécanisme juridique dans lequel la France obtient une place particulière dans la vie politique et économique de ses anciennes colonies.

De quelle manière significative ces 14 pays CFA peuvent se dire indépendants ?

Si ce n'est pas illégal et un crime international, alors comment peut-on qualifier ce système ?

Qu'est-ce qu’il faut pour mettre fin  à cet état de servitude ?

Combien ces pays CFA ont-ils perdu depuis  50 ans (et plus) «d’accord» ? (Rappelez-vous, ils ont dû emprunter leur propre argent de la France à des taux commerciaux)

Les Français ne savent-ils pas qu'ils vivent de la richesse des pays africains et ce depuis plus d'un demi-siècle ? »

Les lignes écrites précédemment sont en partie tirées d'un article de Siji Jabbar paru le 24 janvier 2013 dans le journal this is Africa :

http://www.thisisafrica.me/opinion/detail/1603/How-France-lives-off-Africa-with-the-Colonial-Pact

On peut trouver d'autres détail sur ce cite : http://www.africa-libre.com/fr/politique/688-france/2268-14-pays-africains-forces-par-la-france-a-payent-limpot-colonial-pour-les-avantages-de-lesclavage-et-de-la-colonisation#jacommentid:361

Ou cet autre : http://books.google.de/books?id=WfxIAgAAQBAJ&pg=PA56&lpg=PA56&dq=«+l'interdiction+totale+ou+partielle+du+marché+colonial+aux+produits+étrangers+;+l'obligation+d'exporter+les+produits+coloniaux+exclusivement+ou+principalement+vers+la+métropole+;&source=bl&ots=Oc_wiFWxvS&sig=hMnVLD3UVNIACCELbeUHUieUcYA&hl=fr&sa=X&ei=hVsGU4HfI8qatQax-oDQAg&ved=0CC4Q6AEwAQ#v=onepage&q&f=false


Aujourd'hui, les Français savent et sentent la honte qui pèse sur eux et comprennent les colères qui s'élèvent ça et là dans le monde à l'encontre des grandes puissances qui les maintiennent dans une misère contrôlée. Misère et colère qui nourrissent le magma de tous les extrémismes dont nous sentons chaque jour le souffle de vengeance, aveugle, absurde et meurtrier.

Peut-être est-il encore temps de changer les choses et d'aider ces pays et ces peuples à se rassembler dans la construction de leur avenir et d'atténuer les tensions au moins dans cette vaste partie du monde, plutôt que de les diviser pour les bénéfices de quelques grandes firmes dont nous savons aussi, au vu de nos situations économiques, que leur motivation est rarement philanthropique.

Aussi, Monsieur le Président de la République française, Messieurs les dirigeants de l'Union européenne, moi et tous les citoyens du monde qui découvrons cette injustice, cette exploitation honteuse, ce pillage d'un continent qui est le berceau de l'humanité, pillage indigne de grandes démocraties qui ont fondé les droits de l'Homme pour l'humanité toute entière (?), nous demandons l’arrêt de ces pratiques coloniales insupportables pour nos consciences, insupportables pour des peuples entiers qui meurent ou qui souffrent sous le joug de ces lois d’un autre temps, et qui font toujours de la France et de ses complices une assemblée de pays négriers !

Veuillez donc faire cesser ce Pacte Colonial inique, dont le nom en lui-même est un stigmate significatif, et travailler à de nouvelles et réelles relations économiques et humaines avec les humains d'Afrique.

Cette pétition est à l'initiative d'un citoyen français et européen qui vit dans la honte, invitant chaque européen à faire sienne cette lettre et à s'arranger avec sa conscience.